Le récit de Philippe Hallie « Le sang des innocents » , fait référence au village de Chambon-sur-Lignon qui, par l’intermédiaire de son leader spirituel, le pasteur Trocmé, sauva plusieurs milliers de Juifs durant la seconde guerre mondiale.
Nous retranscrivons un dernier passage phare de ce livre qui n’a pas été réédité.
« Comment accepter de mentir, de violer un des commandements donnés à Moïse? Theis et Trocmé avaient compris qu’au cœur du christianisme se trouve la croyance que l’homme n’est jamais moralement pur – quelles que soient ses intentions, en ce monde, il ne peut éviter de pécher. Le mieux qu’il puisse faire est de le reconnaître et d’essayer d’atténuer ses fautes. On retrouve cette idée dans le judaïsme. En 1972, Madga Trocmé alla en Israël participer à une cérémonie conférant à son mari – à titre posthume – la médaille des Justes. Une partie de la cérémonie était consacrée à la plantation d’un arbre en souvenir d’André Trocmé (il y a un arbre au Yad Vashem de Jérusalem pour chaque personne qui a reçu la médaille des Justes).
Pendant la cérémonie, l’un des orateurs dit: « Les justes ne sont pas exempts du mal. » Magda se rappelle cette phrase mot pour mot. Les justes doivent souvent payer le prix de leur vertu: la perte de leur propre pureté morale. »
Ibid, p.175-176.