Pourquoi la Shoah est philosophique?

« S’il y a un scandale dans la « culture de la Shoah », celui-ci tient, non pas au, tant dénoncé, Shoah-business, ni au tourisme d’Auschwitz, ni même aux petites arrangements narcissiques d’universitaires en quête d’apocalyptisme, mais au fonctionnement de l’illusion autoréférentielle de la conscience contemporaine du génocide des Juifs. La réification du génocide des Juifs par la conscience de la Shoah n’est pas un oubli moindre que celui qui est condamné, à propos des années d’après-guerre. La dimension contemporaine est précisément cet oubli, ce nouvel oubli qui s’oublie en se faisant passer pour de la « mémoire ». C’est l’actualité de cette réification qui rend le génocide des Juifs si contemporain » (Philippe Mesnard, Consciences de la Shoah, Editions Kimé, 2000, p. 39).

C’est précisément cette idée qui est la source de la Philosophie de la Shoah.

Elle explique la bascule de la Shoah comme événement à la Shoah comme fondement et problème.

 

 

Publié par

Didier Durmarque

Didier Durmarque est professeur de philosophie en Normandie. Il est l’auteur de plusieurs livres, dont la plupart sont des approches de la question de la Shoah. Moins que rien (2006), La Liseuse (2012) étaient des approches littéraires et romanesques de la question du néant, de l’identité et de la culture à partir de la Shoah. Philosophie de la Shoah (2014) Enseigner la Shoah: ce que la Shoah enseigne (2016) et Phénoménologie de la chambre à gaz (2018) constituent une tentative de faire de la Shoah un principe de la philosophie.

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