La Miséricorde ou la Grâce
Mais, combien en veux-tu? Mais combien t’en faut-il
Avant que d’épargner, de nous, ce qui te reste?
Es-tu seulement grâce à nos sacrifices?
Mais petit pour la grâce ou la miséricorde?
Les idoles en or que nous avons construites
Dans le désert aux bons vieux temps du paganisme
N’avaient pas cette soif de notre sang versé
Ni ce triste appétit pour nos maux et nos plaies.
Si tu ne nous veux plus ton seul Peuple Elu
Ne peux-tu pas au moins nous laisser seuls en paix?
Pourquoi faut-il toujours que nous restions aux mains
De ceux qui n’ont d’autre besoin que de haïr?
Mieux vaudrait retourner vivre en terre d’Egypte
Traverser la Mer Rouge aussi dans l’autre sens
Nous livrer vifs en esclavage aux Pharaons
Et sous leur pyramide adorer leur faux dieux
Tout ce qu’ils nous ont fait, là-bas, pendant des siècles
Seigneur! Ce qu’ils voudraient ou bien ce qu’ils espèrent
Et tout ce qu’ils pourront nous faire enfin subir
Plutôt que voir ici ce qu’ils font sous tes yeux!
Pourtant tu resteras pour nous cet Eternel
Nous n’invoquerons un autre Dieu que toi
Mais c’est la nuque roide et le regard voilé
Que nous t’aimerons plus que tu ne le mérites
Nous t’avons appelé, tu n’as pas répondu
Frappé fort à ta porte et tu n’as pas ouvert
Nous avons observé tous tes commandements
Mais pas toi!
Un Génocide en Héritage, Texte de Alexandre Oler, 1998, Wern Editions.
Quand tout va mal on s’en remet à Dieu et quand tout va bien non.
Samuel Willenberg, l’un des derniers survivants de Treblinka disait : « Je l’ai cherché mais Dieu devait être en vacances ».
S’il existe, je pense qu’il observe le comportement des hommes, peut être pour mieux s’en souvenir un jour.
Pour ma part, seuls les hommes sont responsables de leurs actes, quels qu’ils soient.
D’après l’ancien testament, le peuple juif est responsable des malheurs qui lui arrivent. Il est puni pour sa désobéissance à Dieu. Voir par ex. Lévitique 26:14 et suivants et
Deutéronome 28:58 et suivants. Même dans le malheur, c’est au Seigneur qu’on demande du secours, ex. Psaumes 22 et 88.
Cela rend d’autant plus poignant les écrits de victimes, survivants et descendants qui remettent en question le laisser-faire de Dieu, et pour lesquels l’holocauste prouve que Dieu n’existe pas. En tant que Juifs, nous nous comportons alors en hérétiques.
Par ailleurs, je suis tout à fait d’accord avec Jacques, nous devons assumer nos actes et leurs conséquences.