Le nazisme comme avènement du technicisme moderne

« Speer est l’exemple de la révolution en matière de gestion (…) Il aurait pu rejoindre tout autre parti politique si celui-ci avait permis de faire carrière (…) Il est le symbole du type d’homme qui sera de plus en plus important dans chaque Etat belligérant: le technicien pur. Nous parviendrons à éliminer les Hitler et les Himmler, mais nous resterons longtemps avec des hommes comme Speer »

Sebastian Haffner: Speer « Dictator of the Nazi Industry » article paru dans The Observer, le 9 avril 1944.

« Il est parfaitement vraisemblable, aussi effrayant que cela puisse paraître, que les ères totalitaires des régimes hitlérien et stalinien n’aient pas été des intermezzi mais plutôt la réalisation de ce à quoi l’époque veut vraiment en venir. Dans ces régimes, elle a en tous cas montré son visage technique à nu et sans masque, un visage qui met toute son honnêteté dans l’absence de scrupules, c’est-à-dire un visage qui tient un discours politique qui ne diffère en rien de son mode de pensée technique. »

Günther Anders : Le temps de la fin, Éditions du Rocher, 2006, p. 69.

Publié par

Didier Durmarque

Didier Durmarque est professeur de philosophie en Normandie. Il est l’auteur de plusieurs livres, dont la plupart sont des approches de la question de la Shoah. Moins que rien (2006), La Liseuse (2012) étaient des approches littéraires et romanesques de la question du néant, de l’identité et de la culture à partir de la Shoah. Philosophie de la Shoah (2014) Enseigner la Shoah: ce que la Shoah enseigne (2016) et Phénoménologie de la chambre à gaz (2018) constituent une tentative de faire de la Shoah un principe de la philosophie.

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