Auschwitz ou la fin de la littérature

Dans ce court extrait du roman de Gavelis, Vilnius Poker, l’auteur sent, comme à son insu, le point de bascule, le point pivot du passage de la question du texte à la solution finale de la technique comme inauguration d’une nouvelle civilisation, celle dont nous commençons à voir seulement que les premiers bubons. Passage terrible lorsqu’on y réfléchit…

Loin, très loin est l’époque où Primo Levi se sauve et survit sur quelques vers de La Divine Comédie de Dante.

 

« Quand j’étais à Auschwitz, je faisais classe en cachette: sur l’art… la littérature…. la philosophie… Des dizaines de personnes risquaient leur vie pour assister à ses cours. Ils en avaient besoin pour se sentir humains; ils ne pouvaient pas faire autrement… Alors que ceux-là s’en passent très bien… Ils n’en éprouvent pas la nécessité, tu comprends? »

 

Editions Monsieur Toussaint Louverture, 2014, p. 130.

Publié par

Didier Durmarque

Didier Durmarque est professeur de philosophie en Normandie. Il est l’auteur de plusieurs livres, dont la plupart sont des approches de la question de la Shoah. Moins que rien (2006), La Liseuse (2012) étaient des approches littéraires et romanesques de la question du néant, de l’identité et de la culture à partir de la Shoah. Philosophie de la Shoah (2014) Enseigner la Shoah: ce que la Shoah enseigne (2016) et Phénoménologie de la chambre à gaz (2018) constituent une tentative de faire de la Shoah un principe de la philosophie.

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