Car celui qui cherche à rassembler les matériaux du souvenir se met au service des morts, en non l’inverse. Il sait qu’ils n’ont que lui au monde, et que s’il se détourne d’eux, de la manière dont ils ont vécu et de celle dont ils ont péri, alors ces morts juifs qui étaient à sa merci mourront tout à fait, et la modernité, amoureuse d’elle-même, accaparée par les intrigues qui la traversent tous les jours, ne s’apercevra même pas de cette disparition.
A. Finkielkraut, Le Juif imaginaire, Seuil, 1980, p.70.
Tellement vrai. …