Dialogue avec Jean-Claude Milner (2)

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Puisque vous employez la langue heideggerienne, je dirais que, dans cette langue, l’événement, tel que je le conçois, n’est rien d’autre qu’un nom du Dasein. Sauf que le da de l’étant qui pose la question de l’être est un absentement, un hors-lieu. Plus précisément encore, il me semble que le Dasein heideggérien est encore marqué par l’individualité représentable d’un étant. Le Sein est saisi par un Da situable. Tandis que, dans votre approche, l’étant qui pose la question de l’être (qui de ce fait replie l’étant et l’être à la pliure d’un Da) est irreprésentable, désinvidualisé, délocalisé. Si la chambre à gaz est la pliure de l’étant et de l’être, il me semble que vous interrogez davantage le Dasein que le Sein.
Bien à vous,
JCM

 

Publié par

Didier Durmarque

Didier Durmarque est professeur de philosophie en Normandie. Il est l’auteur de plusieurs livres, dont la plupart sont des approches de la question de la Shoah. Moins que rien (2006), La Liseuse (2012) étaient des approches littéraires et romanesques de la question du néant, de l’identité et de la culture à partir de la Shoah. Philosophie de la Shoah (2014) Enseigner la Shoah: ce que la Shoah enseigne (2016) et Phénoménologie de la chambre à gaz (2018) constituent une tentative de faire de la Shoah un principe de la philosophie.

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