Dialogue avec Jean-Claude Milner

Cher Monsieur Milner;

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Le statut d’événement de la Shoah tel que le décrit Badiou est pourtant indéniable. Des propos aussi hétérogènes que ceux de Kertész, Rousset, Primo Levi et Bialot en témoignent.

Mais il y a peut-être plus qu’une simple historicité, ni qu’une simple historialité: Nolte parlait déjà d’un passé qui ne passe pas: une permanence étrangère au devenir.

Si je considère que la Shoah donne à voir de l’être, en immanence et en transcendance, je considère alors qu’il y a bien plus qu’un simple « avoir lieu » ou un « faisant histoire ». Il y a de l’Etre, qu’il soit lié à la Révélation sinaïque ou à la métaphysique occidentale, c’est-à-dire qu’il y a un problème de l’Etre qui doit être mis à jour.

Quand l’exploitation d’un fond se donne comme forme, de sorte qu’il n’y a plus de fond, mais un néant, une menace pour l’homme et pour le monde, alors peut-on encore simplement parler d’événement? Comment traduire le terme Gestell sans le dévoyer, sinon par technicisme métaphysique?

Bien à vous.

Publié par

Didier Durmarque

Didier Durmarque est professeur de philosophie en Normandie. Il est l’auteur de plusieurs livres, dont la plupart sont des approches de la question de la Shoah. Moins que rien (2006), La Liseuse (2012) étaient des approches littéraires et romanesques de la question du néant, de l’identité et de la culture à partir de la Shoah. Philosophie de la Shoah (2014) Enseigner la Shoah: ce que la Shoah enseigne (2016) et Phénoménologie de la chambre à gaz (2018) constituent une tentative de faire de la Shoah un principe de la philosophie.

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