La première photographie d’Hitler
Wislawa Szymborska (Prix Nobel)
Et qui est ce poupon en brassière ?
C’est le petit Adolphe, le fils de M&Mme Hitler.
Peut-être deviendra-t-il docteur en droit ?
ou ténor à l’Opéra de Vienne ?
A qui est cette menotte, à qui cette petite oreille, ces petits yeux, ce petit nez ?
A qui est ce petit ventre plein de lait, on ne sait pas encore :
celui d’un imprimeur, d’un mèdecin, d’un commerçant, d’un prêtre ?
Où le mèneront ces amusantes petites jambes, où ?
Au jardin, à l’école, au bureau, au mariage
peut-être avec la fille du bourgmestre ?
Ce bébé, cet angelot, ce petit bout d’homme, ce rayon de soleil,
quand un an de cela, il est venu au monde,
au ciel et sur la terre les signes n’ont pas manqué :
un soleil printanier, aux fenêtres des géraniums,
de l’orgue de barbarie dans la cour,
et présage indiscutablement favorable,
Juste avant l’accouchement, un rêve prophétique de la maman :
voir un pigeon en rêve – joyeuse nouvelle,
le saisir – venue d’un hôte attendu de longue date ;
Toc toc, qui est là ? C’est le petit cœur d’Adolphe qui bat.
Tétine, couche, bavoir, hochet,
un bon petit gars, Dieu merci et, touchons du bois, en bonne santé,
ressemblant à ses parents, au chat dans le panier,
aux enfants de tous les albums familiaux.
Eh bien, maintenant nous ne pleurerons pas,
Monsieur le photographe va faire clic sous son drap noir.
Atelier Klinger, Grabenstrasse à Braunau,
Et Braunau est une ville pas grande mais respectable,
des firmes solides, des voisins honnêtes,
une odeur de brioche et de savon noir.
On entend ni le hurlement des chiens ni le bruit des pas de la destinée.
Le professeur d’histoire desserre son col de chemise
et se met à bailler sur ses cahiers.
Les gens sur le pont (1986) Traduction : Henri Sobowiec (13 novembre 2015)
Pierwsza fotografia Hitlera
Wisława Szymborska (Prix Nobel)
A któż to jest ten dzidziuś w kaftaniku ?
Toż to mały Adolfek syn państwa Hitlerów!
Moźe wyrośnie na doktora praw?
Albo będzie tenorem w operze wiedeńskiej?
Czyja to rączka, czyja, uszko, oczko, nosek?
Czvj brzuszek pełen mleka, nie wiadomo jeszcze:
Drukarza, konsyliarza, kupca, księdza?
Dokąd te śmieszne nóżki zawędrują, dokąd?
Do ogródka. do szkoły, do biura, na ślub
może z córką burmistrza?
Bobo, aniołek. kruszyna. promyczek,
kiedy rok temu przychodził na świat,
nie brakło znaków na niebie i ziemi:
wiosenne słońce, w oknach pelargonie,
Muzyka katarynki na podwórku,
pomyślna wróżba w bibułce różowej,
Tuż przed porodem proroczy sen matki:
gołąbka we śnie widzieć – radosna nowina,
tegoż schwytać – przybędzie gość długo czekany.
Puk puk, kto tam? To stuka serduszko Adolfka.
Smoczek, pieluszka, śliniaczek, grzechotka,
chłopczyna, chwalić Boga i odpukać, zdrów,
podobny do rodziców, do kotka w koszyku,
do dzieci z wszystkich innych rodzinnych albumów.
No, nie będziemy chyba teraz płakać,
pan fotograf pod czarną płachtą zrobi pstryk.
Atelier Klinger. Grabenstrasse Braunau,
a Braunau to niewielkie, ale godne miasto,
solidne firmy, poczciwi sąsiedzi,
woń ciasta drożdżowego i szarego mydła.
Nie słychać wycia psów i kroków przeznaczenia.
Nauczvciel historii rozluźnia kołnierzvk
I ziewa nad zeszytarni.
Ludzie na moście (1986)