Hitler a joué sur la veulerie générale et a gagné. Le sang versé ne retombe pas uniquement sur l’assassin, mais sur tous ceux qui connaissaient le crime et ne protestaient pas. Voilà pourquoi j’ai peur du monde, et ne sais pas comment la conscience s’y éveillera à nouveau. Ah, voyez un peu, s’il faut chercher loin les nazis et les fascistes? C’est parmi nous, d’abord, qu’il convient de les chercher. Je dirai même plus: c’est en nous-mêmes que réside déjà un peu de cette infection terrible. Avec l’égoïsme qui est en chacun de nous, pousse cette ombre malfaisante qui vous fait regarder les autres comme rien…
Ah, le fascisme raisonnable, voilà l’idéal du monde futur!
Julien Unger, Le Sang et l’Or, Editions Le Manuscrit, 2007, p.255. Réédition de l’édition Gallimard de 1946.
Dans un monde dont l’appât du gain est le moteur, la conscience se fait un bien de plus en plus rare. Ceux qui connaissaient le crime et ne protestaient pas ne l’ont pas toujours fait par lâcheté, mais par opportunisme, pour atteindre leurs propres objectifs. Et puis, des taches de sang, cela part à la lessive ….