MODERNITE ET HOLOCAUSTE

« Considéré sous l’angle d’une opération complexe, l’Holocauste pourrait servir de modèle de rationalité bureaucratique moderne. Presque tout était fait pour atteindre des résultats maximaux au prix de coûts et d’efforts minimaux. Presque tout (dans le domaine du possible) était fait pour utiliser au mieux les compétences et les ressources de tous les participants, y compris celles des futures victimes de cette opération réussie. Presque toutes les pressions inutiles ou contraires à l’objectif en question étaient neutralisées ou totalement désamorcées. En vérité, l’histoire de l’organisation de l’Holocauste pourrait devenir un manuel de gestion scientifique. Sans la condamnation morale et politique de son objectif, imposée au monde par la défaite militaire de ses auteurs, elle aurait pu effectivement devenir un modèle classique. Une pléthore de chercheurs distingués auraient rivalisé pour étudier et généraliser son exemple pour le plus grand profit d’une société avancée »

BAUMAN, modernité et Holocauste, p.237.

Publié par

Didier Durmarque

Didier Durmarque est professeur de philosophie en Normandie. Il est l’auteur de plusieurs livres, dont la plupart sont des approches de la question de la Shoah. Moins que rien (2006), La Liseuse (2012) étaient des approches littéraires et romanesques de la question du néant, de l’identité et de la culture à partir de la Shoah. Philosophie de la Shoah (2014) Enseigner la Shoah: ce que la Shoah enseigne (2016) et Phénoménologie de la chambre à gaz (2018) constituent une tentative de faire de la Shoah un principe de la philosophie.

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