« Le devoir de mémoire et l’approche purement fonctionnaliste de la Shoah escamotent le fait qu’une connaissance de la Shoah dans ses structures constitue un véritable réquisitoire de la modernité, dans son rapport à la raison comme rationalité pure, indépendamment du raisonnable, de la question du sens, et de l’autre sens du rationnel comme relationnel. Les approches les plus aiguës de la Shoah ont profondément modifié la manière d’appréhender, de penser l’événement historique jusqu’à en faire un moment phare, un moment époqual qui résume et condense la modernité. Nous n’en avons pas fini avec la Shoah comme telle, nous avons, à vrai dire, à peine commencé à en dire quelque chose. Non seulement le renversement de la raison qui a rendu possible la Shoah est encore à l’œuvre aujourd’hui, mais ce renversement s’impose comme un paradigme planétaire. Cette première génération, qui fera face à l’absence de survivants de la Shoah, prendra-t-elle la mesure du danger et de sa planétarisation ?
Après la Shoah, qui peut nier que l’homme a la charge de l’homme ? Je suis le gardien de mon prochain. »
La question que je ne peux m’empêcher de laisser poindre dans mon esprit est de savoir,d’avoir quelques mots à mettre à cette question qui leste en filigrane l’œuvre de Durmarque … Pourquoi s’est il investi sur cette horreur de l’humanité qu’est la Shoah… Et bien entendu une fascination mêlée d’admiration pour son travail de transfiguration artistique de l’horreur .
Aucune fascination mêlée d’admiration, mais la prise de conscience que quelque chose se joue de la conception de la raison occidentale dans la destruction des Juifs d’Europe. Ce point fonde la Shoah comme principe philosophique.